Ryo Fukui
My Favorite Tune

Les fondateurs de Blue Note, Alfred Lion et Francis Wolff, avaient les oreilles et l'esprit ouverts, comme ils l'ont prouvé à maintes reprises au début des années 1960 en enregistrant certains des musiciens les plus aventureux de la scène du jazz moderne, tels qu'Andrew Hill, Eric Dolphy et Tony Williams. Mais ce n'est que lorsqu'ils ont fait venir Ornette Coleman et Don Cherry à Blue Note en 1965 qu'ils ont plongé tête la première dans l'avant-garde. Coleman et Cherry avaient bien sûr marqué l'histoire ensemble quelques années auparavant, en tant que membres du quartet révolutionnaire de Coleman, qui avait fait savoir au monde du jazz de New York qu'il y avait du nouveau en ville lors de leur arrivée au Five Spot Café en 1959. Bien que Cherry ait codirigé l'album The Avant-Garde avec John Coltrane en 1961, sa carrière de chef d'orchestre a débuté avec son audacieux premier album Complete Communion enregistré sur Blue Note en décembre 1965 (Coleman avait enregistré son nouveau trio en direct au Golden Circle de Stockholm pour ses propres débuts sur Blue Note quelques semaines auparavant). Cherry retourne au studio Van Gelder à deux reprises à l'automne 1966, d'abord pour enregistrer sa vaste Symphony for Improvisers, puis pour le fougueux Where Is Brooklyn ? Ce dernier est une session en quartet très interactive avec Pharoah Sanders au saxophone ténor et au piccolo, Henry Grimes à la basse et Ed Blackwell à la batterie, qui présente cinq originaux de Cherry, dont "Awake Nu" et "The Thing".Cette édition Blue Note Classic Vinyl est entièrement analogique, masterisée par Kevin Gray à partir des bandes originales, et pressée sur un vinyle 180g chez Optimal.

A decade after it first surfaced on CD and digital, Kaidi Tatham's superb contribution to Jazz:Refreshed's now legendary 5ive series of mini-albums has finally made it onto vinyl. We don't expect these to hang around in stock too long, in part because it's one of the most consistently on-point and musically expansive sets in Tatham's vast catalogue - and that's saying something. For proof, check the soulful bruk-up business of 'To My Surprise' (reminiscent of the best of the collective Bugz in the Attic project he was a big part of), the fluid, spiritual jazz-funk brilliance of opener 'Don't Hide Your Love' and the expansive, up-tempo excellence of 'Organic Juggernaut', where fluttering flutes, squelchy bass and sparkling pianos catch the ear.

On their debut album, the Lahore band blends the free-form improvisation of Hindustani classical and jazz with sample-heavy production creating a musical dialogue about faith, spirituality, and the self.JAUBINafs At PeaceAstigmatic Poland

genius at work.

Il fut l’un des grands hérauts du Gwo ka Moden dans les années 1970 et 1980. Redécouvert en 2016 par Digger’s Digest et le label Heavenly Sweetness, le Guadeloupéen Edmony Krater revient avec un nouveau disque, An Ka Sonjé, où il explore ses souvenirs d’enfance et de nouvelles inventions musicales.Il aura fallu attendre la réédition de son mythique album Ti jan pou vélo pour que l’on puisse redécouvrir tout le talent que possède Edmony Krater. Surnommé le Sun Ra de la Guadeloupe, le chanteur, percussionniste avant-gardiste et trompettiste (paie ton CV d’enfer) avait collaboré dans le passé avec le regretté Claude Nougaro mais on s’est réellement intéressé à son art grâce au label parisien Heavenly Sweetness qui a eu la brillante idée de le mettre sous un piédestal. Trente ans après son dernier disque, il nous présente son nouvel album intitulé An ka sonjé.Ce que l’on remarque directement chez Edmony Krater, c’est tout simplement le fait qu’il reste attaché à ses traditions gwoka les décennies passantes. An ka sonjé ne déroge pas à la règle et nous embarque les yeux fermés sur l’île de la Guadeloupe avec son mélange de jazz, funk et ragga sur des morceaux vivifiants et exotiques à l’image de « Nou kontan », « A pa jôdi » mais également « Mi yo rivé » et « Lagè » qui sont de purs délices venus d’ailleurs et qui fondent sous la bouche. Avec comme principal moteur le tambour Ka et les harmonies pianistiques de son collaborateur Franck Souriant sans oublier ses cuivres chaleureux et ses basses funky, le musicien guadeloupéen nous étonne et nous évade à coup sûr.