Sorti en 2017, Return To The 37th Chamber est la suite du classique underground de 2009 Enter the 37th Chamber d’El Michels Affair. Entre les deux, le groupe a travaillé sur des albums de Lee Fields, The Arcs, The Shacks et bien d'autres, affinant encore un peu plus la signature sonore d'EMA. Cette fois, en plus de réinterpréter les compositions du Wu-Tang Clan en groupe live, El Michels Affair rend hommage à la production et au brouillard sonore qui rend un beat de RZA si reconnaissable. Le producteur et meneur Leon Michels a enregistré l'album de manière totalement analogique, en passant parfois par six générations de bandes avant d'être prêt pour le mixage, ce qui a donné à Return to The 37th Chamber son propre son brumeux. En plus de cette qualité sonore unique, l'album est parsemé de fioritures psychédéliques, de synthés à la John Carpenter, de guitares heavy metal, de cuivres triomphants et d'instruments traditionnels chinois qui compensent l'absence des voix du Wu-Tang. Du début à la fin, c'est un voyage sombre qui se situe entre l'esthétique hip-hop intemporelle de RZA et la soul cinématographique pour laquelle EMA s'est fait connaître. El Michels Affair s'attaque à des classiques comme "4th Chamber" et "Wu-Tang Aint Nuthin ta F’ Wit", ainsi qu'à des morceaux moins connus comme "Snakes" d’Ol Dirty Bastard, "Verbal Intercourse" de Raekwon, ou encore "Shaolin Brew", la contribution du Wu-Tang à la campagne de promotion du hip-hop de St. Ide en 1994. Cette fois, EMA a fait appel à certains membres de la famille du label Big Crown pour l'accompagner. Lee Fields chante sur "Snakes" et est rejoint par Shannon Wise de The Shacks pour leur version de "Tearz", qui rend autant hommage au sample de Wendy Rene qu'au Wu-Tang Clan. Lady Wray fait également une apparition sur la reprise du tube de Method Man, "All I Need", prêtant ses prouesses vocales à ce qui a donné au Wu-Tang l'un de ses plus grands succès de tous les temps. Parsemés tout au long du disque, des interludes originaux tiennent les morceaux entre eux et donnent à Return To The 37th Chamber une narration cinématographique qui en fait un véritable disque de El Michels Affair et pas seulement une collection de reprises. La version vinyle de Return To The 37th Chamber est présentée avec 4 couvertures différentes peintes à la main. Les originaux ont été peints sur deux sacs de farine cousus ensemble à Accra, au Ghana, par Heavy J et Stoger, deux artistes qui sont des légendes de la scène du cinéma mobile ghanéen et qui contribuent régulièrement à la collection de la Deadly Prey Gallery à Chicago.